Le TCHAD

Le Tchad (en arabe : تشاد, Tšād), en forme longue la république du Tchad (en arabe : جمهورية تشاد, Jumhūriyyat Tšād), est un pays d'Afrique centrale, sans accès à la mer, frontalier de la Libye au nord, du Soudan à l'est, de la République centrafricaine (ou Centrafrique) au sud, du Niger à l'ouest, du Nigeria à l'ouest-sud-ouest et du Cameroun au sud-sud-ouest. Sa capitale, N'Djaména, est également sa ville la plus peuplée.

Géographiquement et culturellement, le Tchad constitue un point de passage entre l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne. D'une superficie de 1 284 000 km2, c'est le cinquième pays le plus vaste d'Afrique (après l'Algérie, la république démocratique du Congo, le Soudan et la Libye) et le vingt-et-unième pays le plus grand du monde. Avec environ 17,6 millions d'habitants, il est le vingt-quatrième pays le plus peuplé d'Afrique et le soixante-neuvième pays le plus peuplé du monde. Le Tchad se divise en trois grands ensembles géographiques : du nord au sud, on trouve successivement une région désertique, un espace semi-aride, puis la savane soudanaise. Le lac Tchad, qui donne son nom au pays, est son principal plan d'eau, et le point culminant du pays est l'Emi Koussi, qui culmine à 3 415 m d'altitude, volcan éteint situé dans le Nord du pays et faisant partie du massif du Tibesti.

Les langues officielles du Tchad sont l'arabe et le français, et plus d'une centaine de langues sont parlées sur le territoire tchadien, qui abrite plus de 200 groupes ethniques différents. Le Tchad est un pays laïc où la liberté religieuse est garantie par la loi ; l'islam (55,3 %) et le christianisme (40,6 %) sont les deux principales religions pratiquées.

Le territoire tchadien est occupé par les hommes dès la Préhistoire ; les populations humaines se sont massivement installées à partir du VIIe millénaire av. J.-C. dans le bassin tchadien. Différents États et empires, comme le royaume du Kanem-Bornou, le royaume du Ouaddaï ou le royaume du Baguirm, se sont succédé dans la partie centrale du pays depuis la fin du Ier millénaire av. J.-C., en tentant de contrôler le commerce transsaharien.

De la fin du xixe siècle au début du xxe siècle, la France affirme progressivement sa souveraineté sur l'ensemble du territoire actuel du Tchad, qu'elle incorpore à l'Afrique-Équatoriale française (A.-É.F.) en 1920. En 1940, le Tchad (alors nommé « Territoire du Tchad ») devient la première colonie française à se rallier à la France libre pendant la Seconde Guerre mondiale. Le pays obtient son autonomie en 1958, puis son indépendance en 1960, avec pour premier chef d'État le président de la République François Tombalbaye, qui a été assassiné lors du coup d'État d'avril 1975. Dès 1982, Hissène Habré dirige le pays avec fermeté, notamment pendant le conflit tchado-libyen. En 1990, il est renversé par un coup d'État et remplacé par Idriss Déby, qui reste président jusqu'à sa mort en avril 2021, à la tête d'un régime politique toujours considéré comme autoritaire. Son fils, Mahamat Idriss Déby, prend alors le pouvoir, en dépit des dispositions constitutionnelles.

Le pays est régulièrement le théâtre de troubles géopolitiques majeurs, dont trois guerres civiles de 1965 à 1979, de 1979 à 1982 et de 2005 à 2010. À partir de 2003, le Tchad ne parvient pas à faire face aux centaines de milliers de réfugiés soudanais qui vivent dans l'Est du pays, à cause de la guerre du Darfour. Enfin, il subit les conséquences de la deuxième guerre civile libyenne (2014-2020).

L'économie du Tchad est très dépendante de la production de matières premières, minérales et agricoles. Renforçant considérablement les ressources financières de l'État, le pays est devenu exportateur de pétrole à partir de 2003, alors que son économie reposait jusqu'alors principalement sur la production de coton, d'arachide, de gomme arabique et de bœuf. Le produit intérieur brut (PIB) du Tchad est de 12,345 milliards de dollars en 2021. Dans son rapport annuel de 2021, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) classe le Tchad comme le deuxième pays le moins développé au monde (après le Soudan du Sud), malgré une augmentation de son IDH depuis 2000 en passant de 0,291 à 0,394. Le Tchad reste aujourd'hui l'un des pays les plus pauvres et les plus corrompus du monde ; la plupart de ses habitants vivent dans la pauvreté en tant qu'éleveurs et agriculteurs de subsistance.

Topographie de la République du TCHAD

La topographie du Tchad est généralement plate, l’altitude allant en augmentation vers le nord et l’est. Le point culminant est l’Emi Koussi, dans le massif du Tibesti, au nord du pays. Au sud de ce massif s'étendent les plateaux du Borkou, puis la dépression du Bodélé. À l’est, les hauts plateaux de l’Ennedi et du Ouaddaï descendent en pente douce vers le lac Tchad. Au centre, les plateaux du Guera atteignent 1 500 mètres. Au sud-est se trouve la région du Salamat, dont une grande partie est marécageuse, et où se sont développées des cultures vivrières, de la pêche et de l'élevage.

Unité

Travail

Progrès

Climat de la République du TCHAD

Le Tchad est un pays globalement très chaud et très sec. Le pays comprend quatre zones bioclimatiques. Au nord, dans le désert (Sahara), les précipitations annuelles sont inférieures à 200 mm pour atteindre un minimum inférieur à 10 mm et la population est largement nomade, avec des troupeaux composés principalement de chameaux et de petits ruminants. La zone centrale de transition (Sahel), reçoit entre 200 et 600 mm de précipitations par année et la végétation varie entre la steppe et la savane. Le sud reçoit de 600 à 1 000 mm de précipitations annuelles, la végétation y va de la savane à la forêt tropicale (voir Forêt du Bassin du Congo). Dans le sud-ouest, les précipitations peuvent atteindre 1 200 mm par année. Dans l'ensemble du pays, majoritairement semi-aride et aride, les températures sont très élevées toute l'année. À partir du nord de la capitale, les températures maximales atteignent régulièrement 43 - 44 °C pendant la période la plus torride de l'année en moyenne et basse altitude. Le nombre de mois de l'année où les températures maximales moyennes dépassent strictement 40 °C augmente normalement du sud au nord, bien que l'altitude du terrain y modifie la norme, avec 2 mois à Ndjamena (298 m d'altitude) au sud, 4 mois à Abéché (549 m d'altitude) au centre et en allant jusqu'à 6 mois à Faya-Largeau (245 m d'altitude) dans le nord absolument désertique. Les précipitations moyennes annuelles sont de 646 mm à Bongor à l'extrême sud, de 510 mm à Ndjamena au sud, de 402 mm à Ati au centre sud, de 373 mm à Abéché au centre, de 158 mm à Salal au centre nord, de 16 mm à Faya-Largeau au nord, de 8 mm à Ounianga Kébir à l'extrême nord.

Hydrologie de la République du TCHAD

D'après Aquastat1, la hauteur d'eau annuelle moyenne des précipitations est de 322 mm, soit pour une superficie de 1 284 000 kilomètres carrés, un volume de précipitations annuelles de 413,45 km3 (France métropolitaine : 477,99 km3). De ce volume précipité, l'évapo-transpiration et les infiltrations consomment quelque 400 km3. Restent 13,5 kilomètres cubes de ressources d'eau superficielle produites sur le territoire du pays (en interne). De plus une quantité renouvelable de 1,5 kilomètre cube d'eau souterraine est produite chaque année, en interne également.

À ces ressources de 15 km3 produites en interne, il faut ajouter pas moins de 28 km3 d'eau produits à l'étranger et qui font partie des ressources utilisables du pays, une fois la frontière franchie. Il s'agit avant tout du débit apporté de République centrafricaine par le Chari et ses affluents tels que le Bahr Sara, mais aussi en provenance du Cameroun (via le Logone). Compte tenu de ces apports, les ressources totales en eau du pays se montent annuellement à quelque 43 km3, soit pour une population estimée à 12 millions d'habitants en 2008, plus de 3 500 m3 d'eau par habitant.

À noter qu'une quantité de plus ou moins 4 kilomètres cubes quitte annuellement le territoire vers le Cameroun voisin : il s'agit des eaux de la portion tchadienne du bassin de la Bénoué.

Le taux de desserte (d'approvisionnement) en eau potable dans les villes tchadiennes n'est au maximum que de 40 %. À N'Djamena, capitale du Tchad, seuls l'aéroport et la zone du palais présidentiel sont équipés de manière maximale, le reste de la ville se débrouillant comme il peut. Dans les campagnes, seuls 32 % de la population rurale a accès à l'eau potable. L'agriculture est bien évidemment la plus grosse consommatrice d'eau avec les difficultés que l'on peut imaginer face aux aléas des pluies et aux nombreuses sécheresses : 190 millions de m3/an. Les usages domestiques (personnels) viennent ensuite avec 40 millions de m3/an. Les estimations réalisées font état que l'agriculture restera la principale consommatrice d'eau jusque dans les années 2020. (source : Aquastat, site lié à la FAO).